Immeuble d’habitation K. Antonopoulos (ou «Immeuble bleu»)

61, rue Arachovis et 80, rue Thémistocléous, 1932-33

Architecte:
Kyriakoulis Panayotakos (1903-1982)
Peintre:
Spyros Papaloukas (1892-1957)
Conseiller:
Dimitris Pikionis (1887-1968), professeur à l’Université Nationale Technique d’Athènes



Cet immeuble de Kyriakoulis Panayotakos est une œuvre de référence du modernisme grec. Bâti sur une place du quartier bourgeois d’Exarcheia, à proximité de l’Université Nationale Technique d’Athènes, il fait partie des premiers immeubles d’appartements de la ville, constituant une expression authentique des principes et des codes radicaux du Mouvement Moderne. « C’est très beau », avait dit Le Corbusier qui l’avait vu en cours de construction, lors de son passage à Athènes pour le 4ème Congrès International d’Architecture Moderne.
Le bâtiment se compose d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée et de six étages. Il comprend 38 appartements de 16 types différents, et quatre magasins au rez-de-chaussée donnant sur la place. Le toit en terrasse accueille, en plus des installations techniques, un lieu de rencontre destiné à favoriser les contacts sociaux entre les habitants. L’architecte a lui-même conçu les meubles encastrés et tous les détails de construction, à l’exception des volets roulants en bois et des serrures - commandées en Allemagne et en Italie, de même que les sanitaires et l’équipement électromécanique.
Les faces du bâtiment témoignent de l’influence du Mouvement Moderne de l’Europe centrale. Leur modelé se caractérise par une harmonieuse alternance entre les pleins et les vides, entre les espaces fermés et semi-fermés, qui leur confère une plasticité discrète. L’élément le plus révolutionnaire de l’immeuble – et celui qui a fait l’objet des critiques les plus vives – réside dans ses couleurs : bleu profond et terre de sienne. Fruit de la collaboration de l’architecte avec son maître Dimitris Pikionis et avec le peintre Spyros Papaloukas, ce parti pris chromatique est manifestement influencé par les œuvres de Bruno Taut et d’autres pionniers européens qui, à partir de 1913, se livrent à des expériences en matière de coloration des bâtiments.
L’audace de Panayotakos et de Papaloukas a cependant mal résisté à l’épreuve du temps. L’intense couleur bleue – déjà inhabituelle sous la lumière éclatante de l’Attique – a mal vieilli, et l’immeuble a été repeint dans des tons plus clairs.

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