Technopolis
Ancienne usine à gaz. Rénovation progressive des bâtiments du complexe industriel et aménagement d’espaces culturels

Rue Piréos, 1988-

Architectes:
Direction architecturale de la Municipalité d’Athènes,
en collaboration avec plusieurs architectes du secteur privé.



L’usine à gaz a été construite sur un grand axe reliant Athènes et le Pirée. Cette implantation a marqué le développement ultérieur des quartiers environnants, qui ont peu à peu constitué l’une des zones industrielles de la périphérie d’Athènes.
Le complexe industriel constituait une unité autonome qui avait pour but unique d’assurer l’alimentation régulière de la ville en gaz d’éclairage. Produit sur place, le gaz était exclusivement destiné au réseau de la capitale.
La morphologie des bâtiments s’inspire de l’éclectisme français en vogue à l’époque, qui préfigure en quelque sorte le « romantisme industriel ».
Dans un premier temps (1862), l’ensemble ne comporte que les unités de production proprement dites : fourneaux de distillation avec une première cheminée, pompes de propulsion du gaz, salle de réglage de la pression, deux collecteurs de gaz, refroidisseurs, citernes d’eau, salles de purification chimique et mécanique, services techniques (le long de la rue Piréos), bâtiment allongé des entrepôts, plus la résidence à deux étages du directeur.
En vue des Jeux Olympiques de 1896, les besoins de la ville en éclairage se sont accrus et une deuxième phase de travaux a commencé, pour ne s’achever que vers 1920. C’est à l’issue de cette seconde phase que l’usine a pris sa forme à peu près définitive, avec l’unification de l’ensemble, l’extension des installations et l’élargissement du noyau de production initial, devenu plus complexe.
La troisième phase (1920-1950) se caractérise par l’introduction de la technologie allemande et une augmentation de la productivité du complexe. Les interventions morphologiques des Allemands s’inscrivent dans le style constructiviste. Les bâtiments du complexe représentent donc des styles différents de l’histoire de l’architecture industrielle. La dernière phase d’évolution est survenue en 1983, date à laquelle s’est définitivement arrêtée la production de gaz à partir de charbon.
Le complexe de l’usine à gaz a été classé monument industriel. Il est le seul du genre en Europe. En 1988, la Municipalité d’Athènes a entamé les travaux de réhabilitation de l’ensemble. Les premières interventions ont consisté à débarrasser le complexe des murs et bâtiments qui ne présentaient pas d’intérêt architectural ou morphologique et altéraient sa forme originale. Le projet a été confié aux architectes de la Municipalité, ainsi qu’à des collaborateurs extérieurs sélectionnés sur concours.
La situation de l’usine à gaz - à proximité des sites archéologiques du Céramique, de la Voie Sacrée, du centre néoclassique d’Athènes, de l’antique Agora et des quartiers traditionnels de la ville – en fait un point de référence à l’échelle, non seulement du quartier, mais de tout le centre. Aujourd’hui le vieux complexe industriel se transforme peu à peu en un espace culturel. L’esthétique de la révolution industrielle accueille des fonctions nouvelles. Baptisé « Technopolis », l’ensemble est un foyer culturel polyvalent créé par la Municipalité. Conçu comme un showroom culturel et technologique contemporain, il est au service de la culture, des sciences de pointe et de la promotion des nouvelles technologies.

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