Bâtiment de la Mutuelle de lArmée
de Terre
Rues Panépistimiou, Stadiou, Voukourestiou
et Amérikis, 1927-38
Architectes:
Léonidas Bonis (1896-1963)
Vassilios Kassandras (1904-1973)
Conçu par les architectes diplômés
de lÉcole des beaux-arts de Paris Léonidas Bonis
et Vassilios Kassandra, le bâtiment de la Mutuelle de lArmée
de Terre fait partie des uvres de référence de larchitecture
athénienne de lentre-deux-guerres. Il compte aussi parmi
les rares immeubles du centre ville à occuper un îlot entier.
Létude du projet et la supervision des travaux ont été
confiées aux deux architectes à lissue du concours
panhellénique de 1926-27, dont les lauréats ont été
désignés à létranger. Le projet définitif
de Bonis et Kassandras constitue une adaptation créative des
modèles français modernes au contexte athénien
de lentre-deux-guerres. Commencés en 1928 et achevés
en 1938, les travaux de construction ont été réalisés
en trois phases, qui correspondent à ses trois parties principales
: a) la partie parallèle à la rue Stadiou, qui abrite
des magasins au rez-de-chaussée et des bureaux à létage,
b) la partie traversante comprise entre la rue Voukourestiou et la rue
Amérikis, quoccupe la salle de spectacle et de cinéma
Pallas (avec un parterre de 1300 places, un balcon en amphithéâtre
de 700 places et des loges sur le pourtour), la salle Maxime en sous-sol
(salle de danse à lorigine, transformée en cinéma
en 1949, puis en théâtre en 1971) et, au-dessus, des étages
de bureaux, et c) la dernière partie de la rue Panépistimiou
abritant deux salons de thé devenus de véritables institutions,
le Zonars et le Floca, ainsi que des commerces au rez-de-chaussée
et des bureaux aux étages.
Le bâtiment comptait à lorigine quatre étages
sur rez-de-chaussée à double hauteur. Il a plus tard été
exhaussé dun dernier étage en retrait. Les plans
sorganisent autour de la galerie centrale Spyrou Miliou, accessible
depuis trois des rues qui délimitent lîlot.
Les façades sont ordonnées selon les règles du
classicisme moderne, et agrémentées déléments
Art Déco. Il sen dégage une impression de robustesse
et de sobriété, dunité dans la diversité
et de tendance à labstraction morphologique. Le rez-de-chaussée,
avec ses marquises en porte-à-faux, et le dernier niveau en retrait,
atténuent leffet monolithique. Des éléments
en saillie animent les façades les plus longues du bâtiment,
dont langle au croisement des rues Stadiou et Voukourestiou se
distingue par son arrondi.
Quatre des espaces quabrite le bâtiment la salle
de spectacle et de cinéma Pallas (1930-32), la Salle Maxime/
théâtre « Aliki » et les deux salons de thé
Zonars et Floca figurent parmi les plus belles salles de lentre-deux-guerres,
et les trois premières font partie des rares qui subsistent de
cette époque. Il sen dégage un air quasi parisien
: composition affirmée, confort, luxe majestueux, polychromie
audacieuse et réussie et éléments décoratifs
Art Déco. Mais leur avenir semble compromis, depuis que la réfection
du bâtiment a été confiée à une société
dentreprise dans le cadre dune formule (forfait étude-réalisation)
qui procède plus de lopération de spéculation
que de lintervention architecturale.
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