Complexe de logements sociaux – OEK

Néa Philadelphia, 1955-57

Architecte:
Aris Konstantinidis (1913-1993)



Le complexe de logements sociaux de Néa Philadelphia constitue l’une des applications les plus authentiques des principes de l’urbanisme moderne en Grèce après guerre. Il constitue aussi la première œuvre de grande échelle de l’architecte révolutionnaire Aris Konstantinidis. Il a été conçu et construit entre 1955 et 1957, à l’époque où Konstantinidis dirigeait le Service d’études de projet de L’organisme des Logements Sociaux.
Le complexe est organisé suivant le système libre moderne, sur des terrains de forme plus ou moins régulière. La disposition des volumes à deux ou trois niveaux se caractérise par sa pureté géométrique sur les parcelles orthogonales. En revanche, l’adaptation des bâtiments aux contours irréguliers des autres parcelles crée des cours intérieures et des asymétries. Les volumes sont systématiquement morcelés en unités plus petites disposées de manière à former des angles ou des redans. L’unité principale se compose d’un escalier semi-couvert desservant deux appartements de trois pièces disposés de part et d’autre, à chaque étage.
L’ossature des bâtiments en béton armé est régie par une trame rigoureuse qui détermine la forme des logements, à l’intérieur comme à l’extérieur. Les façades sont ordonnées par la trame de l’ossature en béton laissé à l’état naturel et par les éléments de remplissage en brique enduite et peinte dans des tons naturels : brique, ocre, brun. L’élément morphologique caractéristique du complexe – qui constitue une allusion discrète à la tradition - réside dans les saillies des balcons couverts aux garde-corps de fines barres de métal, ainsi que dans les éléments verticaux qui relient les balcons entre eux.
De nombreuses altérations, imputables aux locataires des logements et à la bureaucratie de l’Organisme des Logements Sociaux, ont dévalorisé la qualité fonctionnelle et esthétique du complexe. Dégoûté par l’attitude de ses supérieurs, qui voulaient lui imposer l’exploitation plus intensive des terrains et refusaient de financer l’aménagement des espaces de dégagement des résidences, Aris Konstantinidis a d’ailleurs fini par démissionner de son poste au sein de l’Organisme.


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