Propriétaire :
Union Immobilière de France
Architectes :
Didier Maufras et Associés
assistés de Olivier Vendeville
et Alain Ribière
Patrice Charton, artiste
Surface hors œuvre :
- habitation: 8 219 m²
- commerces: 326 m²
Livraison: novembre 1996
Lancée en 1990 dans l'effervescence de la spéculation immobilière, la Z.A.C. DUPLEIX, imaginée par la Ville de PARIS sur le site de l'ancienne caserne entre le boulevard de GRENELLE et l'avenue de SUFFREN, s'achève aujourd'hui dans un contexte économique moins extravagant qui a permis le retour des investisseurs institutionnels.
Le bâtiment d'habitation du lot n°8 nous a été attribué sur références par la Mairie de Paris, et nous avons adapté l'organisation interne aux souhaits du nouveau propriétaire, l'UNION IMMOBILIERE DE FRANCE, en privilégiant les grands appartements avec terrasses donnant sur le parc public central. Cette programmation renoue ainsi avec une tradition parisienne longtemps ignorée par la promotion immobilière de ces vingt dernières années.
Comme dans toute Z.A.C, le Cahier des Prescriptions Architecturales fixe des règles du jeu auxquelles le projet de ce bâtiment s'est plié, d'autant plus volontiers que les règles prescrites étaient remarquables par leur précision, leur simplicité et par la qualité pédagogique du meccano urbain décrit.
Ce document définit ainsi une enveloppe "capable" très précise à base de gabarits, de superpositions de registres horizontaux, de rapports entre eux des matériaux mis en oeuvre, tous éléments programmatiques cotés dans les trois dimensions. L'ordonnancement des façades n'en est pas pour autant dessiné, et confiance est faite par l'aménageur à la conscience collective de l'architecte en chef et de ses confrères, pour écrire les harmoniques d'une partition bien cadrée.
Bénéficiant de la particularité d'être sans mitoyennetés, et donc perceptible depuis l'espace public central sous toutes ses faces, le bâtiment a respecté chacune de ces règles à travers ses caractéristiques originales:
· une stratification très accentuée des registres horizontaux donnant sur la rue EDGAR FAURE, caractérisée par un encorbellement au delà de l’alignement des deux étages de couronnement du corps principal. Ce principe de composition, qui minimise la perception des deux étages d’attique depuis les trottoirs de la rue, est " la signature " du projet, et personnalise les deux pignons.
· une articulation forte des ailes et du corps principal par un traitement expressionniste de la couverture des circulations verticales et des fentes de lumière.
· une transparence axiale du rez de chaussée mettant en relation visuelle le trottoir d’accès, un hall ouvert de distribution des cages d’escalier, le jardin intérieur et le parc public.
· une modénature des façades des ailes donnant sur le parc associant une structure métallique réglée " au carré " et des éléments verriers.
· un traitement en creux des espaces extérieurs des logements du corps principal donnant sur le jardin intérieur par une superposition de loggias axées terminée dans la hauteur de l’attique par une terrasse ouverte sur le ciel.
Il est néanmoins regrettable que l'effort d'ordonnancement volumétrique voulu par la Ville de PARIS le long du parc central n'ait pas été respecté par les autres constructeurs.
Le cadre de cet espace public s'en trouve affadi et pose la question suivante: fallait-il laisser le choix de la liberté architecturale en n'imposant qu'une composition volumétrique sujette à dérogations - n'était-ce pas prévisible dès le départ? -, ou bien fallait-il également garantir l'effet d'appartenance à une conception d'ensemble par des éléments architectoniques unificateurs, comme dans la Z.A.C. BERCY?
L'expérience de la Z.A.C. DUPLEIX oblige à reconnaître aujourd'hui que la qualité de l'espace public exige un plus grand dirigisme.